mercredi 14 février 2018

ELO#313 - Bettye Lavette, sous toutes ses formes


14 février 2018

On voit beaucoup Bettye Lavette en ce moment, comme pour rattraper le temps perdu... Un nouveau disque en préparation, des concerts en groupe ou en duo, des invitations à participer à des hommages etc...

Bettye Lavette, lors du concert hommage à Leonard Cohen, In My Secret Life:

Bettye LaVette, avec Edward Alstrom au piano:




Bettye LaVette, avec son groupe complet, 45 minutes pour finir en beauté l'année 2017...

Et en 2018, Bettye Lavette va sortir un disque entièrement consacré aux compositions de Bob Dylan. Le disque intitulé Things Have Changed contient la chanson éponyme, à l'origine publiée par Dylan dans la bande originale du film Wonder Boys (2000).

De Bob Dylan, elle dit:

"Bob Dylan écrit d'une manière étrange. Il n'écrit pas vraiment de la poésie. On le qualifie de poète, mais il écrit de la prose. Les chansons de Dylan sont des conversations. Il se plaint de tout. Pourtant, ce n'est de sa faute! J'ai été très surpris par deux choses. Qu'il se plaint tout le temps, et qu'il a une dent contre ... la plupart des femmes.

J'ai beaucoup pensé à lui en faisant les chansons. D'habitude, je prends les chansons, et je les met dans ma bouche. Mais là, cela demandait beaucoup plus: chaque jour où je travaillais dessus, ça me faisait mieux le connaître. Donc, je pense que je sais maintenant des choses que les gens ne savent pas, que j'aurais préféré ne pas savoir...
"
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Autre musique noire américaine

L'une des dernières chansons de Charles Bradley, en août dernier: Lovin' You Baby

Encore une version de The Weight, par Mavis Staples:

Et son nouveau titre, dans l'air du temps, If All I Was Was Black:

Stevie Wonder, lors du concert hommage aux Commodores, Easy:

44 minutes de Johnny Guitar Watson en 1977:
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Bande dessinée

« En tant qu’artiste, allions-nous prendre part à la gentrification en cours ? »
Entretien avec Seth Tobocman, auteur de bandes dessinées sociales
Paulin Dardel et Alexandra Josse, Jef Klak, le 27 novembre 2017
http://jefklak.org/?p=5018
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Agenda

21 février 23h25 sur Arte (ou en replay du 21/02 au 01/03): Ghost Hunting, un film de Raed Andoni (Palestine, 2017, 1h30)

D'anciens prisonniers palestiniens rejouent leur détention devant la caméra de Raed Andoni. En impliquant ceux qui vont devenir les acteurs de leur passé reconstruit, en dur et symboliquement, il permet aux uns et aux autres de jouer tantôt les bourreaux, tantôt les victimes, et donc de revivre une expérience de la soumission.

Le réalisateur palestinien Raed Andoni organise un casting de comédiens et de professionnels du bâtiment plutôt particulier : chacun doit être passé par les geôles israéliennes, et, notamment, la Moskobiya, principal centre de détention de Jérusalem. Pas si compliqué : en Palestine, plus de quatre hommes sur dix font l’expérience des interrogatoires et de la prison. Sous le regard du cinéaste, lui-même ancien détenu, ceux qu'il a choisis (géomètre, maçon, architecte, peintre, menuisier, comédien…) acceptent de reconstruire les murs de leurs cellules dans un immense sous-sol vide et de revivre leurs traumatismes. Peu à peu, l'indicible se libère....

Décors en contre-plaqués et mémoires fragmentaires, douleurs occultées et espaces contraints… : c'est un véritable dispositif cathartique qu'a imaginé le cinéaste, lui aussi à la recherche de ses propres fantômes. En impliquant ceux qui vont devenir les acteurs de leur passé reconstruit, en dur et symboliquement, il permet aux uns et aux autres de jouer tantôt les bourreaux, tantôt les victimes, et donc de revivre une expérience de la soumission. Ce rapport de dominant-dominé se reproduit à l’infini, y compris entre Palestiniens, à l’intérieur des prisons, mais aussi à l’extérieur. La violence sous-jacente ou même explicite qui sourd des répétitions permet au spectateur de deviner ce qu'ils ont vécu, avec des scènes d'une densité extrême. Impressionnant.

Né en 1967 en Cisjordanie, Raed Andoni mène un parcours d’autodidacte qui l’associe dès 1997 au développement du cinéma indépendant en Palestine, en fondant alors sa société de production, Dar Films, à Ramallah. Il produit ensuite les documentaires de Nizar Hassan, "Tahadd"i et "Invasion" en 2003. Il travaille également avec Rashid Masharawi pour "Live From Palestine". Des films engagés qui narrent par le réel les difficultés rencontrées en Palestine. Dans la prolongation de cet engagement, il crée en 2008 à Paris avec Palmyre Badinier la société de production Les Films de Zayna. Pour son premier long métrage, "Fix me" (2009), Raed Andoni filme 20 séances de sa propre thérapie. Un film intime, tourné en Cisjordanie, qui, par son approche psychologique, explore la faiblesse de l’homme dans un contexte de conflit. "La Chasse aux fantômes" (Ghost Hunting) est son deuxième long métrage.

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